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Vaccination : le gouvernement veut lever les freins chez les fonctionnaires

Publié le lundi 12 juillet 2021 , www.lagazettedescommunes.com

Vaccination imposée pour les personnels des établissements de santé, ou en contact avec des publics fragiles, création de nouveaux centres de vaccination réservés aux agents publics... Retour sur les annonces du président de la République, lundi 12 juillet, et de la ministre de la Fonction publique pour faire face à l'évolution de l'épidémie.

visuel Vaccination : le gouvernement veut lever les freins chez les fonctionnaires

Devant la progression du variant Delta et le risque d’une quatrième vague, Emmanuel Macron a annoncé une série de nouvelles mesures au cours d’une allocution télévisée, lundi 12 juillet.

Parmi elles notamment : l’état d’urgence pour la Martinique et la Réunion, où un couvre feu sera instauré ; l’extension du pass sanitaire pour les « lieux de loisirs et de culture » rassemblant plus de 50 personnes au 21 juillet, et pour les restaurants et certains moyens de transport en août ; tests PCR payants dès l’automne…Le chef de l’État a également confirmé imposer la vaccination pour les personnels des établissements de santé ou en contact avec des publics fragiles.

MacronDans un premier temps, pour les personnels soignants et non soignants des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour personnes en situation de handicap, pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragile y compris à domicile, la vaccination sera rendue obligatoire sans attente. […] Pour tous nos compatriotes concernés, ils auront jusqu’au 15 septembre pour se faire vacciner. A partir du 15 septembre, des contrôles seront opérés et des sanctions seront prises.

Quelques minutes plus tard, Olivier Véran, ministre de la Santé, précisait la pensée du président de la République :

Il faudra « se poser la question de la vaccination obligatoire pour tous les Français » si la vaccination n’augmente pas suffisamment, a également prévenu Emmanuel Macron. 

Centres de vaccination dédiés

Le 6 juillet dernier, sur BFMTV, la ministre de la Transformation et de la fonction publiques jugeait qu’une vaccination générale serait « disproportionnée ». Amélie de Montchalin ajoutait néanmoins au micro de Jean-Jacques Bourdin que dans certains Ehpad, à peine la moitié du personnel soignant était vaccinée, et que si la stratégie d’accélération vaccinale ne fonctionnait pas « en levant les freins pratiques et financiers, il [fallait] la rendre obligatoire pour les soignants » rappelant par ailleurs « qu’une obligation professionnelle existe déjà pour d’autres vaccins ».

La veille, le Journal du dimanche avait révélé que la ministre allait demander aux préfets, dans des courriers  adressés le 12 juillet, d’installer des centres de vaccination réservés aux fonctionnaires. Il devrait s’agir de barnums installés en bas des cités administratives, selon des précisions apportées par le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques. Des créneaux pour la fonction publique uniquement devront aussi être aménagés dans les structures existantes.

Ces centres ouvrent dès ce mardi :

Entre 10 à 20 % des fonctionnaires souhaitent se faire vacciner, mais peinent à trouver un créneau, selon des estimations données par la ministre et qui seraient issues « de remontées territoriales ». Le taux de vaccination dans la fonction publique est en réalité inconnu pour des raisons de secret médical.

Toutefois, Mylène Jacquot (CFDT) a confirmé cette tendance dimanche 11 juillet au micro de France Info : « Oui, nos équipes nous signalent que parfois, certains collègues ont du mal à honorer leurs rendez-vous parce que leur service ou leur supérieur hiérarchique ne leur donne pas toutes les possibilités pour s’y rendre. »

En mars, certains syndicats avaient demandé, sans l’obtenir, que les agents en lien direct avec le public, davantage exposés à la contamination au Covid-19, soient prioritaires à la vaccination, rappelle Pascal Kessler (FA-FP). Ce n’est que quelques semaines plus tard que le Premier ministre Jean Castex avait accordé des créneaux prioritaires aux personnes « les plus exposées » du fait de leur activité, dont des milliers de fonctionnaires.

Selon Le Figaro, la ministre explique dans son courrier aux préfets que les dispositions logistiques seront à la seule charge des 100 préfectures et 200 sous-préfectures de l’Hexagone. L’objectif est de « faciliter l’organisation des agents publics, dont beaucoup sont mobilisés pendant la période estivale. Plus personne ne pourra dire ne pas pouvoir se faire vacciner », fait valoir la ministre. Si des services municipaux sont d’astreinte tout l’été, en ce début de semaine les propos de la ministre ne semblaient viser que les fonctionnaires d’État.

Déjà, depuis début juillet, les territoriaux peuvent bénéficier d’une autorisation spéciale d’absence (ASA) accordée pour le temps « strictement nécessaire » à leur vaccination. Elle est valable en cas de déplacement dans un centre, d’absence liée à des effets secondaires importants, ou pour l’accompagnement d’un enfant de plus de 12 ans. Cette ASA a vocation à être déployée pour toute la fonction publique.

« On demande maintenant que les centres de vaccination se rapprochent des lieux de travail », indique Mylène Jacquot. « Depuis le début de la crise, on regrette qu’il y ait trop peu de consultations et qu’on en soit réduit à attendre des annonces et à les découvrir en même temps tout le monde, ce qui ne facilite pas l’anticipation. On espère que l’on ira vers un peu plus d’anticipation possible, avec davantage de dialogue social. »

« Du moment que l’on respecte le libre choix des agents [de se faire vacciner ou pas], il n’y aura pas de souci », commentait de son côté Pascal Kessler dans la journée de lundi.

Réforme des retraites au bout du tunnel

La réforme contestée des retraites sera engagée « dès que les conditions sanitaires seront réunies », a déclaré Emmanuel Macron, demandant au gouvernement de « travailler avec les partenaires sociaux sur ce sujet à la rentrée ». « Une vie de travail doit offrir une pension digne et donc toute retraite pour une carrière complète devra être supérieure à 1 000 euros par mois. » Aussi, « l’âge de départ doit être plus tardif ».