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Fonction publique : les candidats LR adeptes du « en même temps »

Publié le mardi 9 novembre 2021 , www.lagazettedescommunes.com

Loin de la cure d'austérité prônée par François Fillon, les postulants au congrès des Républicains croient aux vertus des fonctionnaires de terrain. Sans pour autant délaisser le totem des suppressions de postes.

visuel Fonction publique : les candidats LR adeptes du « en même temps »

Fini le temps de la « thérapie de choc » voulue par François Fillon en matière de dépense publique. L’ancien Premier ministre, alors candidat à la primaire des Républicains en 2016, proposait notamment de « supprimer 500 000 emplois publics. » Cinq après, alors que le parti désignera son candidat à la présidentielle le 4 décembre prochain, les propositions en matière de fonction publique sont davantage pondérées.

Réunis le 8 novembre sur le plateau de LCI pour leur premier débat, les cinq prétendants à l’Elysée ont développé leurs points de vue sur le sujet. Le propos général s’est tempéré, même si Eric Ciotti « revendique » ainsi « totalement » le projet que son parti portait en 2017.

« Pas de tabou » pour Eric Ciotti

Le député des Alpes-Maritimes propose de supprimer 250 000 postes, sur les 5,66 millions d’agents publics employés dans les fonctions publiques d’Etat, territoriale et hospitalière. Il souhaite également le retour aux 39 heures, mais payées 38, « parce qu’un effort est nécessaire », justifiait-il sur Europe 1, le 19 octobre. Le régalien, lui, est exempté. « Pour le reste, il n’y a pas de tabou », assure l’élu Niçois, qui entend par exemple s’attaquer au personnel administratif à l’hôpital.

Un cran en dessous, la présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, souhaite supprimer 200 000 postes. En contrepartie, l’ancienne ministre du Budget de Nicolas Sarkozy souhaite créer 50 000 emplois publics « dans les trois missions essentielles de l’Etat qui sont protéger, éduquer et soigner », a-t-elle déclaré sur LCI.

Elle a profité du débat pour attaquer ses deux principaux concurrents, Xavier Bertrand et Michel Barnier. « Tous ceux qui ne s’engageront pas à faire un certain nombre de suppressions de postes dans la fonction publique ne les feront pas après », a-t-elle adressé en priorité à l’ancien Commissaire européen, qui se refuse à avancer un chiffrage précis.

Le Savoyard, se voulant « réaliste » et « sincère », avance qu’on « ne fera pas la réforme de l’Etat contre les fonctionnaires [mais] avec eux. » Comprendre : des postes pourront être supprimés à certains endroits, quand d’autres seront créés ailleurs, notamment « au contact des gens pour leur sécurité ou leur santé. »

« Déshumanisation » de l’administration

Un refrain également entonné par le président de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand. « Il y a trop de fonctionnaires qui contrôlent les autres et qui contrôlent les Français, a-t-il déclaré sur LCI. Mais par contre, il n’y en a pas assez pour contrôler et agir contre les fraudes sociales. » La baisse de 200 000 postes qu’il souhaite passe, chez lui, par le retour aux 39 heures, les départs à la retraite et les fins de contrats non remplacés.

Les candidats ont encore en tête le mouvement des gilets jaunes et la crise sanitaire. Michel Barnier s’est ainsi inquiété de la « déshumanisation » de l’administration, causée selon lui par un excès de « numérisation. » Un thème rarement évoqué à droite.

Le chef des urgences à l’hôpital Georges-Pompidou (Paris), Philippe Juvin, s’est quant à lui opposé à une diminution du nombre de fonctionnaires. « J’ai une vision un peu différente », a-t-il concédé, en expliquant vouloir « remuscler » la fonction publique, de sorte à la rendre « plus efficace. » Il souhaite ainsi redistribuer 200 000 postes administratifs vers des emplois « au contact avec les administrés. »