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Devant les élèves de l'Ena et de l'Inet, Edouard Philippe incite les futurs diplômés à sortir des sentiers battus

Publié le vendredi 18 mai 2018 , www.lagazettedescommunes.com

En visite à Strasbourg, le Premier ministre a visité l'ENA, qui dépend directement de sa fonction. Dans un discours face aux élèves et personnels de l'école ainsi que ceux de l'INET, également basée à Strasbourg, Edouard Philippe a multiplié les incitations aux futurs énarques de rechercher des expériences en dehors des services de l'Etat pour enrichir leur parcours et leur capacité à servir la nation.

visuel Devant les élèves de l'Ena et de l'Inet, Edouard Philippe incite les futurs diplômés à sortir des sentiers battus

« Tout ce que nous tenons pour acquis, comme le système démocratique ou la construction européenne, peut s’écrouler », a martelé le Premier ministre. Evoquant l’historien Marc Bloch, dont la promotion de l’ENA dont il est issu en 1997 porte le nom, Edouard Philippe s’est placé comme mentor des futurs diplômés. « Ce que vous apprenez dans les cours n’est pas l’essentiel. J’ai appris ici à travailler vite, en équipe, à analyser, raisonner et apprendre », a-t-il indiqué.

Alors que l’ENA est sous la responsabilité directe des Premiers ministres, l’actuel titulaire de l’Hôtel de Matignon n’est que le deuxième à faire le déplacement à Strasbourg, depuis Dominique de Villepin en 2005. La finalité de son intervention a été d’inciter les futurs diplômés à « sortir des silos avec des carrières toutes tracées. Allez dans les collectivités locales, où vous trouverez des capacités d’action dont l’Etat n’est pas toujours capable. Ou dans des associations, voire des entreprises pourvu que la question des conflits d’intérêts soit résolue », a déclaré Edouard Philippe.

Les énarques doivent se nourrir dans les collectivités locales

Justifiant la politique qu’il déploie comme chef du gouvernement d’Emmanuel Macron, il a fait référence à Marc Bloch a plusieurs reprises, notamment à propos de son livre « L’étrange défaite » (Ed. Gallimard), où il analyse les causes de la déconfiture française en 1940. « L’historien a pointé des décisions mauvaises et surtout l’absence de décision », relève le Premier ministre, justifiant les priorités de réforme de son gouvernement « pour réparer ce qui ne fonctionne pas ».

En s’adressant directement aux étudiants et à leurs enseignants, il a rappelé que le pays souffrait d’un « bruit de fond » à l’encontre des énarques, qui seraient « comptables des échecs passés et des déconvenues futures ». Edouard Philippe a très directement demandé que les énarques privilégient les filières d’action plutôt que celles du contrôle et de l’inspection. « Agissez et investissez vous dans des missions dans nos départements et territoires d’Outre-mer, en faveur de la transformation de l’administration, où les hauts fonctionnaires viennent en appui des services publics ».

Le Premier ministre a cité à plusieurs reprises l’intérêt pour les énarques de rejoindre un temps les collectivités locales, de façon à apporter des « contributions considérables en revenant vers l’administration d’Etat. « Des dispositions vont faciliter et clarifier ces possibilités d’aller-retour », confirme Edouard Philippe.