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Trompe-l'oeil

Publié le vendredi 17 septembre 2021 , www.lagazettedescommunes.com

À quelques mois de l'élection présidentielle, le gouvernement, comme ses prédécesseurs, redouble d'annonces "en faveur" des fonctionnaires. Certaines pourraient marquer une inflexion notable du discours tenu depuis 2017 ; d'autres sont plus sujettes à caution.

visuel Trompe-l'oeil

Il y a dix-huit mois, nous déplorions, ici, les piètres qualités de manageur dont faisait preuve l’Etat, à l’égard des fonctionnaires, alors que le pays saluait ses personnels de santé et, plus largement, les agents « en première ligne ». L’interview donnée à « La Gazette » par Amélie de Montchalin montre une inflexion certaine.

La plus spectaculaire, peut-être, réside dans la rupture opérée à propos des effectifs. Alors que la suppression de 120 000 postes, dont 70 000 pour la territoriale, figurait au programme d’Emmanuel Macron, la ministre considère que « les candidats de droite qui abordent la question de l’action publique par le seul prisme des effectifs n’ont tiré aucune conséquence des erreurs passées ».

Perspectives – Sur le plan salarial, la ministre confirme les annonces d’augmentation pour tous les agents de la catégorie C. Elle assure qu’après janvier 2022 « plus personne ne sera rémunéré sous le Smic dans notre fonction publique ». Et que les employeurs territoriaux disposent d’outils pour aller plus loin, qu’il s’agisse de protection sociale complémentaire (PSC) ou du Rifseep. Enfin, Amélie de Montchalin confirme le lancement d’une conférence sur les perspectives salariales, le 21 septembre.

Eternité – Les plus distraits d’entre nous relèveront cependant quelques points qui empêchent de s’extasier complètement. D’abord, la proximité de l’élection présidentielle, qui rend les gouvernements soudain plus ouverts sur les questions salariales, celui-ci ne dérogeant pas.
Sauf qu’il ne propose pas d’augmentation générale et que, s’agissant de la FPT, il ne s’agit pas de « son » argent.

Qu’attendre, encore, d’une conférence « salaires » à six mois d’une élection présidentielle ? La PSC, elle, ne prendra pleinement effet qu’en 2026, une éternité.
Sur les effectifs, enfin, il ne s’agit pas d’ouvrir les vannes, tout au plus de les « stabiliser » et de les redéployer au niveau de l’Etat départemental.
La mission sur l’attractivité de la fonction publique lancée bientôt dira peut-être si ces annonces suffisent à redonner le goût du service public ou ne sont qu’un trompe-l’œil.