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Travailler, oui, mais pas à n'importe quel prix !

Publié le lundi 11 octobre 2021 , www.lagazettedescommunes.com

En matière d'attractivité, les conditions de travail, l'équilibre vie professionnelle - vie personnelle et les missions tiennent le haut du pavé, comme le montre le baromètre de la marque employeur de " La Gazette ", " emploipublic.fr " et Intériale.

visuel Travailler, oui, mais pas à n'importe quel prix !

La crise sanitaire a-t-elle changé le regard des Français sur la fonction publique territoriale ? La réponse est clairement « non », à 72 %, selon les résultats de l’enquête sur la marque employeur de La Gazette, en partenariat avec emploipublic.fr et Intériale (1). Les répondants qui ne sont pas en poste ou en recherche d’emploi dans la FPT ont, à 60 %, une bonne image du secteur public. Mais ils sont 31 % à en avoir une mauvaise. Un taux qui monte à 45 % parmi les xennials (38-44 ans).

Malgré tout, les personnes en recherche de poste dans le privé se montrent plus intéressées qu’avant la crise du Covid-19 pour rejoindre le public, pour la sécurité et la stabilité qu’il offre. Et, quitte à choisir, ils préféreraient travailler dans une métropole (voir le graphique n° 1).

Alors que les agents en quête de mobilité sont, eux, d’abord attirés par les conseils départementaux. C’est la diversité des missions qui fait l’attractivité d’une collectivité. Une diversité qui apparaît aussi comme un critère déterminant dans le cadre professionnel, surtout pour les personnes en recherche d’emploi dans le privé.

Graph 01

Agilité organisationnelle

Mais ce sont les conditions de travail qui constituent la principale priorité dans le cadre professionnel (citées par environ la moitié des répondants, surtout par les 18-34 ans), devant l’équilibre entre vie professionnelle et personnelle.

« Face au rapport au travail qui est différent, il faut faire preuve d’agilité organisationnelle. Nous allons par exemple mettre en place des horaires variables », indique Estelle Inisan, DRH de Cergy (1 100 agents, 66 300 hab., Val-d’Oise). « Cette question de l’articulation des différents temps de vie doit conduire à une vraie réflexion à l’occasion de la révision des lignes directrices de gestion. Le droit à la déconnexion doit être traité dans le cadre de la mise en place du télétravail, dans le strict respect du principe de continuité de l’action publique », avance Stéphane Hauguel, DRH de la communauté d’agglo Paris-Saclay (27 communes, 630 agents, 320 000 hab.).

Comme lors des précédents baromètres, la rémunération pèse à la fois dans le choix d’une collectivité, le cadre professionnel et la décision de quitter son poste. Près de sept agents sur dix se disent mécontents de leur salaire (voir le graphique n° 2). « La revalorisation des catégories C est inscrite dans notre pacte social, mais la moindre augmentation fait masse. Pour permettre aux agents d’évoluer, nous misons sur la formation », rapporte Estelle Inisan.

Graph 02

Les possibilités d’évolution sont d’ailleurs une autre source d’insatisfaction, juste derrière la rémunération. Plus de la moitié des territoriaux n’ont jamais bénéficié de mobilité depuis le début de leur carrière. « En termes d’évolution professionnelle, l’écosystème territorial doit davantage être envisagé comme un tout. C’est aussi la diversité des expériences professionnelles qui fait notre richesse et nous ouvre l’esprit », estime Stéphane Hauguel.

Un management apprécié

Si plus d’un tiers (37 %) des répondants en poste ont le sentiment que leur collectivité est peu à l’écoute de leurs besoins, 60 % estiment que leur manageur est suffisamment attentif sur ce point. Ils apprécient sa capacité à prendre des décisions (63 %, + 4 points), la communication des informations (60 %), le soutien dont ils bénéficient en cas de difficultés (57 %) et approuvent dans les mêmes proportions le pilotage de l’atteinte des objectifs.

Ceux qui pratiquent le télétravail se disent plutôt satisfaits de la clarté des missions qui leur sont confiées (78 %, + 9 points) et de l’efficacité de la communication avec leurs interlocuteurs (71 %), mais sont quand même critiques sur l’accompagnement de la hiérarchie (39 % estiment qu’il est de mauvaise qualité). Sur les engagements sociaux de leur collectivité, 71 % des agents déclarent qu’elle œuvre pour l’environnement et 68 % (+ 11 points) pour l’égalité femme-homme. Mais moins pour l’intégration des travailleurs handicapés (57 %).

Le fait de pouvoir bénéficier d’un forfait mobilité durable (voir le graphique n° 3) est jugé important, voire indispensable, pour environ six agents sur dix. Il en va de même pour plus de huit sur dix, concernant la protection sociale complémentaire. « Les nouvelles générations sont sensibles à la conscience citoyenne et environnementale des employeurs », relève Stéphane Hauguel.

La crise affecte les projets professionnels

Près de six agents territoriaux sur dix affirment que la période actuelle les incite à penser leur avenir professionnel différemment. Un tiers envisage d’effectuer une formation pour acquérir de nouvelles compétences et autant de passer un concours, quand 20 % songent à quitter le public (7 points de moins qu’en 2020). Les répondants issus de communes de 10 000 habitants ou plus sont les plus nombreux à aspirer à des évolutions dans leur carrière, que ce soit en suivant une formation, en passant un concours, en changeant de service, en rejoignant une collectivité plus petite ou une nouvelle région. Paradoxalement, on observe un recul dans l’intention de recourir au télétravail (19 %, – 11 points), alors même que les collectivités sont en train de l’organiser. La moitié des agents pensent qu’il n’est pas bien perçu par la hiérarchie (+ 14 points).

Note 01Étude réalisée en ligne du 19 juillet au 2 septembre pour La Gazette, emploipublic.fr et Intériale. 2 730 répondants, dont 1 600 élus et agents, 87 candidats à la FPT et 43 candidats dans le privé. Étude produite par Infopro digital études (etudes@infopro-digital.com).Retour au texte