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Médecine préventive et nouvelles conceptions du travail au centre des préoccupations

Publié le lundi 20 septembre 2021 , www.lagazettedescommunes.com

Réunie en colloque les 16 et 17 septembre dernier à Toulouse, l'association nationale des DRH des territoires (ANDRHDT) a passé en revue les problématiques auxquelles les DRH devraient être de plus en plus confrontés.

visuel Médecine préventive et nouvelles conceptions du travail au centre des préoccupations

La gestion de l’obligation de présentation d’un schéma vaccinal des agents contre la Covid-19 et leur suspension quand ils ne répondent pas aux critères ? Un « épiphénomène » selon les adhérents de l’ANDRHDT (voir chiffre en encadré), réunis en colloque les 16 et 17 septembre à Toulouse. Une grande majorité font valoir l’anticipation de la mesure et la pédagogie au cœur de l’été. Ce qui les préoccupe davantage : le problème de la médecine préventive et la pénurie de professionnels.

Patrick Coroyer, président de l’ANDRHDT et Pierre-Yves Blanchard, son vice-président, ont d’ailleurs écrit à la ministre de la Transformation et de la Fonction publique début septembre pour rappeler les enjeux dans la territoriale, alors que le gouvernement est en passe de lancer une mission sur l’attractivité de la FPT et que le plan santé dans la fonction publique 2021-2026 entre en phase de construction.

On lit dans la dernière version de ce projet qu’il faut « améliorer l’attractivité des postes de médecin du travail » ; « accompagner le développement de la pluridisciplinarité au sein des services de médecine de prévention et de santé au travail » ou encore « encourager et soutenir la création de services mutualisés capables d’accompagner les équipes sur la prévention des risques professionnels »…

Autre sujet de préoccupation : le chantier de la revalorisation des catégories C et la refonte des grilles indiciaires promis par le gouvernement qui posent question, tant sur le plan financier – « quelles compensations l’État prévoit-il ? » – que sur les conséquences sur les catégories B. « Les grilles se tassent de plus en plus. Des ‘B’ perçoivent déjà un salaire semblable à des ‘C’ en haut de l’échelle… Il va falloir leur expliquer la logique qu’on ne comprend pas nous même. N’oublions que ces agents-là comptaient parmi les ‘Gilets jaunes’… », s’inquiète un DRH qui souhaite garder l’anonymat.

Fidélisation et attractivité

Or, le traitement salarial participe de la fidélisation comme de l’attractivité. Pour agir sur ces deux paramètres, les membres de l’ANDRHDT ont conscience que chaque DRH a à plancher rapidement sur les « nouvelles conceptions du travail ».  Si elles étaient déjà en mutation avant la crise sanitaire, elles se sont exacerbées. Aussi, « les situations de concurrence vont s’accroître de façon considérable et nous allons faire face à une pénurie de cadres », pressent Eric Ardouin DGS de Toulouse.

Car ces derniers ont, durant cette période particulière, travaillé sur leur notion du bien-être au travail, goûté au télétravail et réfléchi à ce qu’ils attendent de leurs managers. C’est la raison pour laquelle la marque employeur et le marketing territorial étaient au menu des ateliers de la première journée du colloque.

Les nouvelles conceptions de l’exercice professionnel amènent aussi à questionner les conditions d’y accéder. Des concours, notamment d’attachés, ayant été repoussés en raison de la crise sanitaire, et des candidats ayant remis à plus tard le passage de leurs examens, un certain nombre de collectivités n’ont pas eu d’autres choix que de recourir à la voie contractuelle. « Comment inciter ensuite ces personnes qui auront été en poste durant deux ans, voire plus à s’investir pour passer les concours ? Aux yeux de certains candidats, les concours ont perdu leur caractère nécessaire durant la crise, conjuguée à l’élargissement du recours aux contractuels permis par la loi de Transformation de la fonction publique », commentait-on dans les couloirs du colloque.

« On ne verra les effets que dans un an. Mais par exemple, pour les policiers municipaux dont les derniers concours ont eu lieu en 2019 et les prochains seront en 2022, les collectivités ont fait comme elles pouvaient », explique Patrick Coroyer, président de l’ANDRHDT et DRH de Nantes et Nantes métropole.

Un président de concours d’administrateurs le confesse : «  A un agent qui me pose la question de son intérêt à passer le concours, il y a parfois un petit temps d’hésitation avant de dire ‘si vas-y’ ».