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Les DRH planchent sur la conciliation des temps pro et perso

Publié le vendredi 14 juin 2019 , www.lagazettedescommunes.com

Être une femme reste encore aujourd'hui le premier facteur de discrimination dans l'emploi en France. Charge maintenant aux responsables des ressources humaines de se saisir de cette question.

visuel Les DRH planchent sur la conciliation des temps pro et perso
©Pixelbliss - stock.adobe.com

Ils étaient une trentaine de responsables RH, issus de la fonction publique d’État comme de la Territoriale, a participer mardi 11 juin à un atelier d’échanges public-privé organisé par la Direction générale de l’administration de la fonction publique (DGAFP) sur le thème de l’égalité femmes-hommes à travers l’harmonisation entre vie personnelle et vie professionnelle.

Préoccupation majeure

De fait, la conciliation du temps privé et du travail est devenue une préoccupation majeure des acteurs publics pouvant contribuer à davantage d’égalité entre les femmes et les hommes. Jusqu’ici en effet le constat demeure très disproportionné. « Si sept pères sur dix prennent désormais leur congé paternité, 95 % des congés parentaux restent pris par les femmes et celles-ci représentent toujours 80 % des travailleurs à temps partiel » ont rappelé Cécile Moizard et Camille Février du cabinet de conseils Conviction RH. La manager et la consultante, sur la base de leur expérience auprès d’entreprises du privé, animaient ce mardi un atelier axé sur quatre thèmes qui sont autant de voies d’action.

Le premier groupe de responsables publics devait plancher sur la question des leviers RH permettant de gérer la carrière d’un agent sans pour autant sacrifier sa vie privée. La seconde table ronde avait pour mission de réfléchir à l’impact du numérique et l’évolution des modes de travail. Représentent-ils en effet un gain ou une perte pour l’égalité des femmes et des hommes dans le travail ? Le troisième thème abordait la parentalité et la gestion des situations personnelles complexes. Ou comment les services ressources humaines peuvent accompagner les femmes dans une meilleur répartition de la charge mentale. Enfin charge au quatrième groupe d’imaginer l‘avenir. Dans dix ans il n’y aura peut-être plus de ministre à l’égalité femmes–hommes…Quels sont alors les scénarii de réussite et d’échec possible ?

Car malgré la loi Sauvadet de 2012, dont l’objectif était de compter au moins 40% de femmes dans le flux de nominations aux postes de cadres dirigeants, les chiffres peinent à s’infléchir en faveur de ces dernières. Alors que l’on compte par exemple 61 % d’agents femme de catégorie A dans la fonction publique d’État et la Territoriale ainsi que 58 % de catégorie A+, « les fonctions de directions restent occupées par deux tiers des hommes ».  Une raison de plus pour forcer les administrations à se saisir de la question de l’équilibre des temps de vie.

Initiatives et démarches

Sur ce point l’atelier de la DGAFP a mis en avant quelques initiatives et démarches mises en place dans des entreprises privés. Et Camille Février de rappeler son travail auprès d’Orange notamment sur la professionnalisation des référents égalité, des chargés de recrutement et des chargés de mobilité. « En tout ce sont 200 personnes qui ont été formés ».

Le groupe de télécommunication a également édité un « guide de la parentalité pour tous » à destination de ses salariés et propose un entretien d’évaluation et une formation facultative pour les femmes de retour de congé maternité. D’autres acteurs du privé ont mis en œuvre des solutions différentes telles que l’organisation de family days ou d’un accompagnement des aidants.

Des campagnes internes contre le sexisme et la mise en place de crèches d’entreprise sont aussi des options de nature à sensibiliser les salariés et à faire évoluer la culture d’entreprise.

Malgré ces multiples démarches, un des leviers les plus efficaces reste une vraie politique d’égalité autour du recrutement et de la mobilité. Car là aussi les chiffres font frémir. 37 % des femmes se voient encore interrogées sur leur maternité possible lors d’un entretien de recrutement. Ce chiffre augmente nettement selon l’âge de la candidate ! Quant aux tâches domestiques elles restent assurées par 72 % des femmes.