En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour vous proposer des services et offres adaptés. En savoir plus.

Les doctorants, un atout de poids pour les collectivités

Publié le vendredi 16 novembre 2018 , www.lagazettedescommunes.com

Un programme, porté notamment par le CNFPT, promeut l'accueil de thésards dans la territoriale, où ils sont peu présents aujourd'hui. Les jeunes chercheurs ont pourtant beaucoup à apporter aux collectivités.

visuel Les doctorants, un atout de poids pour les collectivités
AdobeStock

Dans le cadre d’une convention industrielle de formation par la recherche (Cifre) au sein de la FPT, un thésard conjugue implication dans la collectivité et travaux de recherche pendant trois ans. Mais ce dispositif reste méconnu des employeurs publics locaux. Les jeunes chercheurs, davantage attirés par les grands groupes pour traiter certains sujets techniques, n’identifient pas toujours non plus la territoriale comme un terrain de recherche et d’emploi.

Des manques que le programme « 1 000 doctorants pour les territoires », lancé en 2017 par Hesam université (1) et le CNFPT, vise à combler.

Appels à candidatures dans les universités

Pour cibler les thésards, les stratégies varient. Là où la communauté de communes de Châteaugiron (6 communes, 50 agents, 25 000 hab., Ille-et-Vilaine) sollicite les stagiaires de master 1 ou 2, de plus grandes collectivités structurent leur procédure. Avec un objectif de dix recrutements par an, Paris (52 000 agents, 2,22 millions d’hab.) lance régulièrement des appels à candidatures dans les universités. Les dossiers éligibles sont transmis aux directions concernées, qui sélectionnent les candidats.

A l’inverse, à Nantes métropole (24 communes, 7 600 agents, 630 400 hab.), qui vise trois nouveaux doctorats par an, la démarche part des services. « Ils font remonter leurs thématiques d’intérêt, puis nous cherchons des laboratoires spécialisés sur le sujet », indique Anne Boutin, responsable du service « promotion des métiers de la FPT ».

Si la pertinence des axes de recherche est validée par l’Association nationale de la recherche et de la technologie, les recruteurs vérifient des candidats pour la sphère publique locale. Car les doctorants sont employés pendant trois ans par la collectivité où ils testent des dispositifs ou mettent en place des réorganisations… destinés à alimenter leurs travaux de recherche, mais aussi à remplir des missions opérationnelles.

Comparaisons entre collectivités

A la CC de Châteaugiron, « dans le cadre de sa thèse sur la compétence sport, notre doctorant Clément Torval a contribué à réorganiser le pôle tennis, a donné un coup de main pour l’organisation d’un tournoi… » décrit le directeur général des services, Paul Le Callennec.

Les petites structures sont sans doute celles qui attendent la plus grande implication sur le terrain. Mais c’est surtout pour leur prise de recul, leur apport méthodologique et leur capacité à établir des comparaisons entre collectivités que les thésards sont appréciés. « Leurs conclusions heurtent parfois les convictions des agents. L’enjeu est que chacun fasse un pas, afin que les politiques publiques évoluent », souligne Marie-Christine Lemardeley, adjointe à la maire de Paris, chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Des renforts en catégorie A subventionnés

Avantage des conventions industrielles de formation par la recherche (Cifre), une subvention annuelle de 14 000 euros de l’Association nationale de la recherche et de la technologie, sur trois ans. « Un financement qui, selon les sujets, peut être complété par des aides de l’Ademe, couvrant jusqu’à 80 % du coût », indique Florie Bonniel, directrice générale de la communauté de communes du Clunisois. Une occasion pour les petites collectivités de recruter des thésards de niveau cadre A. « L’écueil est que leur niveau de rémunération peut être important au regard de ce que gagnent leurs collègues. Mais notre doctorant a su très vite se synchroniser avec le reste de l’équipe », note Paul Le Callennec, DGS de la CC de Châteaugiron.

Le Clunisois à la peine sur les profils techniques

[CC du Clunisois (Saône-et-Loire) 42 communes 64 agents • 13 800 hab.] Sous l’impulsion de son président, Jean-Luc Delpeuch, également président d’Hesam université, la communauté de communes du Clunisois a recruté deux thésards, sur l’isolement social en milieu rural et la démocratie participative en milieu rural. Pour ce dernier, « la doctorante nous a fait part de ses doutes face à un sujet qui a beaucoup évolué lors de sa première année de thèse. Or monter des projets qui, trois ans plus tard, ne se révèlent pas les mêmes correspond à la réalité des collectivités », note Florie Bonniel, la directice générale. Ces doctorants représentent un véritable enrichissement. L’interco recherche un architecte pour travailler sur la réhabilitation thermique et la dynamisation des centres-bourgs. « Nous attirons davantage les profils en sciences humaines et sociales que ceux des disciplines techniques », convient Florie Bonniel.
Contact. Florie Bonniel, directrice générale, florie.bonniel@enclunisois.fr

Note 01Communauté interdisciplinaire de 18 établissements français d’enseignement supérieur, de formation et de recherche.Retour au texte