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La territoriale en mal de portage politique

Publié le vendredi 12 octobre 2018 , www.lagazettedescommunes.com

Réunis le 11 octobre à Toulon pour leur deuxième rencontre régionale, les ingénieurs de l'AITF et les administrateurs territoriaux de Provence-Alpes-Côte d'Azur regrettent le manque d'engagement des élus pour la défense des agents des collectivités. Et s'interrogent sur le futur de la FPT.

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« Le statut n’est rien d’autre qu’un cadre de travail, comme on trouve des conventions collectives dans les entreprises », voilà pourquoi Philippe Laurent, président du conseil supérieur de la fonction publique territoriale aimerait voir cet outil mieux défendu par les élus employeurs. Invité par l’AITF (Association des ingénieurs territoriaux de France) et les administrateurs territoriaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur, lors de leur deuxième rencontre régionale commune qui se tenait à Toulon, le 11 octobre, il défend les vertus d’un dispositif « qui évolue tout le temps ».

Il est nécessaire de se présenter face à l’Etat le plus uni possible, avec des positions stables

En amont d’une table ronde consacrée au programme Action publique 2022, il défend que même si « cela ne fait pas l’ouverture du 20h, le cadre est sans cesse modifié, des postes sont créés, les concours changent ».

C’est à cet effet qu’il a poussé en septembre dernier à la création d’une coordination des employeurs publics, réunissant les huit associations de collectivités, la fédération des centres de gestion et le CNFPT : « l’Etat demeure patron de tout, observe le président. Il est nécessaire de se présenter face à lui le plus uni possible, avec des positions stables ».

Il s’agit également de déconnecter les négociations menées pour la fonction publique d’Etat de celles qui concernent la FPT. La coordination a déjà suggéré aux élus employeurs d’inciter leurs agents à se présenter aux élections professionnelles. Et en amont du projet de loi qui devrait être présenté début 2019, elle rencontrera Olivier Dussopt qui présentera les termes prévus pour la modification du statut.

Le coût de la mobilité

Si Action publique 2022, le programme de modernisation lancé il y a un an par le premier ministre, Edouard Philippe, doit améliorer la qualité des services publics et offrir un environnement de travail modernisé aux fonctionnaires, il pose des questions sur l’avenir du statut. « On doit faire évoluer la mutabilité des fonctionnaires, note par exemple Grégory Marchesini, maître de conférences en droit public à l’Université Toulon-Var. La mobilité se paie cher au sein d’une famille, estime-t-il. Or le secteur privé parvient très bien à accompagner ces changements, en prenant en charge un certain nombre de formalités, ce que le public ne fait pas ».

Pour Marie-Mathilde Moenard, ce sont les relations sociales qui devraient être assouplies dans le cadre de ce programme. La DGS de Jouques se trouve démunie lorsqu’elle fait face à des agents « qui ne comprennent pas leurs obligations ». « Certes, répond Philippe Laurent, aller en conseil de discipline est long et lourd, mais la situation évolue, assure-t-il. Et les conventions collectives des grands secteurs économiques, des banques par exemple, protègent tout autant ».

Le contrat inquiète

Reste que Jean-Charles Manrique, le DGS du département de l’Eure-et-Loir, président de DGC, retient de Cap 2022 que « le contrat privé » s’y impose comme la « voie normale » des embauches.

30% des directeurs généraux de la territoriale prendront leur retraite d’ici 2030

« 30% des directeurs généraux de la territoriale prendront leur retraite d’ici 2030, note de son côté Olivier Ducroq, le DGS du CDG du Rhône. Il faudra aller recruter des professionnels dans le secteur privé pour occuper ces postes car il n’y aura pas assez de ressources au sein de la FPT ».

Attention alors à ne pas « soumettre l’ouverture des postes à la politisation, à vérifier la déontologie des personnes et leur connaissance de la fonction publique », prévient le président de l’AITF, Patrick Berger.