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La fonction RH reconnue comme aussi stratégique qu'avant la crise

Publié le lundi 19 septembre 2022 , www.lagazettedescommunes.com

La 13e édition du baromètre RH des collectivités territoriales souligne le rôle prééminent des politiques de ressources humaines pour répondre aux enjeux prioritaires actuels et des prochains mois.

visuel La fonction RH reconnue comme aussi stratégique qu'avant la crise

Un léger mieux, sans être euphorique : c’est la tendance qui se dégage du 13baromètre « La Gazette » - Ranstad consacré aux ressources humaines (RH) dans les collectivités territoriales. L’évolution du climat social est emblématique puisque cet indicateur reprend des couleurs, avec 50 % de collectivités estimant qu’il se maintient et 12 %, qu’il s’est amélioré (+4 points en un an), tout en étant encore loin des scores de 2019 (19 % des répondants misaient alors sur une amélioration).

Dans un contexte qui demeure incertain, 90 % des sondés font du maintien de la cohésion des équipes l’une de leurs priorités RH de l’année à venir. L’autre préoccupa­tion du moment est de ­parvenir à recruter sur les postes et profils en tension, une réponse citée à 89 %, et même à 39 % en tant ­qu’action prioritaire à mener.

Dans une moindre mesure, la prévention de l’absentéisme et la mise en place de solutions de remplacement, ainsi que le maintien ou l’augmentation du pouvoir d’achat des agents ou encore la préservation des liens de proximité avec le public et les usagers figurent également à l’agenda des collectivités.

Les heures sup’ en hausse

L’absentéisme continue de poser des difficultés d’organisation, principalement au sein des filières technique (66 % des réponses, en hausse dans toutes les strates de collectivité), de l’animation (50 %) et de l’administration (34 %, en baisse).

Assurer la continuité du service public dans les meilleures conditions possibles reste une priorité, avec trois principaux leviers utilisés : le recours à des contrats précaires (56 % des sondés font appel à du travail temporaire pour assurer les remplacements et 50 % à des contrats à durée déterminée), des mobilités et/ou des réorganisations internes (52 %) et une augmentation des heures supplémentaires (37 %). Cette dernière pratique progresse dans toutes les strates de collectivité, amenant à s’interroger sur l’alternative qu’elle pourrait représenter au travail temporaire à court terme.

Le télétravail est pratiqué par un tiers des répondants. En la matière, les deux tiers des collectivités l’ont pérennisé à un niveau supérieur à celui d’avant 2020 et 85 % l’inscrivent dans le cadre d’un accord formalisé. Sa mise en œuvre reste très classique : dans 83 % des cas, il est exercé exclusivement à domicile, l’installation dans les tiers-lieux ne concernant que 9 % des situations. Seules 17 % des collectivités en ont profité pour repenser l’aménagement de leurs locaux.

Les animateurs recherchés

Côté outils, plus des deux tiers des collectivités répondantes déclarent avoir arrêté leurs lignes directrices de gestion dans le cadre de la stratégie pluriannuelle de pilotage de leurs RH, alors qu’elles n’étaient que 42 % un an plus tôt et que la démarche est obligatoire depuis fin 2020. Ces lignes de gestion portent principalement sur les actions sociales, comme la qualité de vie et la prévention des risques (77 %), la gestion des effectifs (74 %) et la lutte contre les inégalités (72 %).

Quant aux effectifs, ils devraient stagner pour 50 % des collectivités sondées, un tiers d’entre elles envisagent une augmentation du nombre d’agents et, à ­l’inverse, 15 % tablent sur une baisse. Filières technique (66 %) et administrative (60 %) seront les plus ­concernées par la hausse des effectifs, suivies, avec un certain écart, par la filière de l’animation qui, avec 38 % des réponses, fait cette année sa première entrée dans cette catégorie. Par ailleurs, le non-remplacement des départs à la retraite et le non-renouvel­lement de contractuels dans certains services sont les deux premières raisons avancées à la diminution du nombre d’équivalents - temps plein.

Dégel du point d’indice adopté en juillet, contribution au redressement public détaillé à la rentrée… les collectivités doivent endosser des dépenses qui n’étaient pas prévues en début d’année. Pour y faire face, la baisse des charges de fonctionnement est la principale mesure envisagée (voir le graphique n° 1). En matière de RH, la baisse des effectifs (22 %), celle d’autres composantes de la masse salariale (19 %) et, dans une moindre mesure, la modification des règles d’avancement de grade et de promotion (8 %) sont les pistes examinées.

Les politiques RH figurent aussi en bonne place des ­priorités des collectivités pour les dix-huit à vingt-quatre prochains mois. La maîtrise des dépenses de personnel en période d’inflation est dans les esprits de 92 % des répondants (voir le graphique n° 2), 6 % la citant comme leur priorité absolue.

La protection sociale revue

Parmi les sondés, 88 % déclarent qu’ils porteront une attention particulière aux publics les plus fragilisés par les crises et 70 % affichent leur intention de négocier ou de renégocier la participation financière employeur à la protection sociale complémentaire des agents.

Dans ce contexte, la fonction RH reste ancrée dans un positionnement de gestionnaire (de la paie, du personnel…), mais son rôle stratégique est salué par 44 % des répondants (+ 10 points en un an, renouant avec le niveau d’avant-crise). Les directeurs des ressources humaines (DRH) et les directeurs généraux adjoints chargés des ressources humaines (DGARH) en sont ­convaincus à 58 % : leur mission est aussi d’être force de proposition et de prendre part aux orientations définies par leur ­collectivité. l

Les cartes des enjeux RH rebattues

Les enjeux RH du mandat ont sensiblement évolué (voir le graphique n° 3, sur lequel nous avons choisi de montrer les quatre préoccupations qui ont le plus fortement varié depuis quatre ans). La maîtrise de la masse salariale occupe toujours la première place, même si elle est moins citée qu’en 2019 (63 % des réponses contre 74 %). Les questions du recrutement (41 % des sondés) et de l’adaptation aux nouvelles formes d’organisation du travail (40 %) complètent le trio de tête, en progression respectivement de 19 et de 7 points sur un an, correspondant à la nécessité de s’ajuster à la difficulté croissante à pourvoir certains postes et la généralisation du télétravail. L’amélioration de la santé et de la qualité de vie au travail, qui figurait en 2021 au deuxième rang des enjeux, est reléguée cette année à la sixième place. La réflexion sur l’employabilité et la mobilité interne est stable depuis trois ans, mais en net recul par rapport à 2019.