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Grève : chute de la mobilisation dans la fonction publique territoriale

Publié le mardi 10 décembre 2019 , www.lagazettedescommunes.com

La deuxième journée interprofessionnelle de manifestations pour les retraites a moins mobilisé que la précédente. Toutefois, le mouvement pourrait s'installer dans la durée. Les revendications des agents des collectivités contre la réforme des retraites s'agrègent à d'autres sur les salaires, les primes, la pénibilité, la loi de transformation de la fonction publique.

visuel Grève : chute de la mobilisation dans la fonction publique territoriale

A la veille des annonces du Premier ministre, Edouard Philippe, qui détailleront « l’intégralité » du projet de réforme des retraites, les manifestations étaient nombreuses mardi 10 décembre, mais la mobilisation reste moins importante que le 5 décembre. Selon un communiqué du secrétaire d’État Olivier Dussopt, la participation à la grève atteignait 6,15% dans la fonction publique, contre 26% le 5 décembre à la même heure.

Dans la fonction publique territoriale, le gouvernement comptait 3,6% de grévistes ce mardi contre 13,76% jeudi 5 à la même heure. Dans la fonction publique d’État, il y avait 10,33% de grévistes (contre 13,76% jeudi) et dans les hôpitaux, 5,5% (contre 18,9%).

Forte mobilisation à Marseille

Si la plupart des fédérations des agents territoriaux avaient reconduit leur appel à la mobilisation (CGT, FO, Sud et FSU), l’Unsa territoriaux n’avait pas renouvelé le sien. Ce qui n’a pas empêché certains syndicats Unsa de s’inscrire localement dans le mouvement, comme dans les Landes.

Dominique Régnier, secrétaire général adjoint de la fédération FO services publics et santé, reconnaît « une mobilisation un peu moindre dans certaines villes » d’après ses premières remontées du terrain. Il pointe cependant un « bon niveau de mobilisation à Marseille » où « les dockers ont bloqué certains quais et ne sont donc pas dans les cortèges ». Hier soir, Emmanuel Samson, secrétaire général de la FSU territoriale de l’Hérault, s’attendait également à ce qu’il y ait « un peu moins de grévistes ».

Démobilisation ou mouvement inscrit dans la durée ?

« Les manifestations organisées le matin mobilisent moins que celles de l’après-midi car les agents territoriaux peuvent poser une heure de grève -ce qui ne sera plus possible avec la loi de transformation de la fonction publique- avant de rentrer chez eux », explique-t-il. Il pense aussi que les bas salaires, « nombreux dans la fonction publique territoriale », ont pu hésiter à se mettre en grève.

Pour autant, cette baisse de la mobilisation « ne signifie pas un manque d’intérêt des agents », estime Dominique Régnier. « Je n’ai pas le sentiment que les annonces de mercredi démobilisent les gens, car ils savent que le projet ne sera pas retiré », analyse-t-il. La mobilisation pourrait s’installer.

Enjambant les annonces gouvernementales de mercredi, une manifestation intersyndicales est ainsi prévue jeudi 12 décembre à Dax. A Nice, le syndicat CGT de Nice métropole Côte d’Azur appelle également à une manifestation le même jour. Selon Patrick Rue, secrétaire régional de FO territoriaux à Marseille, cité dans un tweet, les « troupes » se mobilisent par « roulement » dans cette « grève qui va durer ». De son côté, FO territoriaux Angers incite à contribuer à une « caisse de solidarité des agents de la collecte des déchets d’Angers » ouverte sur Leetchi.

Élargissement des revendications

Les mots d’ordre des fédérations territoriales vont en fait au-delà de la réforme des retraites. D’autres revendications se sont ainsi agrégées ; elles portent notamment sur les salaires, dont le niveau a une incidence sur celui de la pension de retraite. L’Unsa territoriaux réclame ainsi, pour les agents des collectivités, « l’établissement d’un montant plancher déterminé par référence aux fonctions exercées en comparaison de la fonction publique de l’État » car, rappelle le syndicat, la retraite est « calculée sur l’ensemble des revenus et sur les primes ».

L’Unsa demande également que « les jours travaillés déposés sur un compte épargne temps [soient] budgétisés par l’employeur afin d’en permettre la rémunération dans la fonction publique territoriale comme dans la fonction publique de l’État et dans la fonction publique hospitalière », là aussi pour qu’ils soient pris en compte dans le calcul des retraites. Enfin, le syndicat attend que la pénibilité et l’usure professionnelle soient reconnues dans la fonction publique territoriale.

Dominique Régnier estime pour sa part que la loi de transformation de la fonction publique, votée au mois d’août, est « un dossier très prégnant » dans les cortèges des agents de la territoriale. « Le manque de lisibilité sur les déroulement de carrières et la contractualisation inquiètent beaucoup », explique-t-il.

Les assistants familiaux de l’Hérault manifestent aussi… pour leurs conditions de travail

Les assistants familiaux de l’Hérault vont alimenter les statistiques ds grévistes contre la réforme des retraites, mais ce n’était pas prévu. A l’appel d’un collectif réunissant la FSU territoriale de l’Hérault, Sud collectivités territoriales 34 et l’association Addamef 34, les assistants familiaux de l’Hérault sont également en grève ce 10 décembre. Environ 700 personnes sont concernées. Elles réclament une revalorisation de l’allocation d’entretien (qui couvre les besoins des enfants accueillis), une révision de la procédure de suspension d’accueil, qui peut entraîner une perte de revenu pendant plusieurs mois, et une place dans le comité technique paritaire.

« C’est le premier mouvement des assistants familiaux depuis 20 ans », souligne Emmanuel Samson, secrétaire général de la FSU territoriale de l’Hérault. Ce mouvement n’a qu’un lointain rapport avec les retraites mais, prévu de longue date, il a tout de même été maintenu pour une raison simple : « Nous ne disposons pas des mails de tous les assistants familiaux, il aurait été compliqué de reporter la mobilisation ».