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« Après les attentats, j'ai voulu prendre ma part dans la sécurité publique "

Publié le lundi 18 juillet 2022 , www.lagazettedescommunes.com

Marquée par les attentats du 13 novembre 2015, Laura Saint-Denis a décidé de s'engager dans la police municipale pour contribuer à la sécurité publique. Issue d'un sport-études football et détentrice d'un BTS management des unités commerciales, elle a alors tout quitté pour parvenir à ses objectifs. Sept ans plus tard, quel regarde porte-t-elle sur cet engagement ?

visuel « Après les attentats, j'ai voulu prendre ma part dans la sécurité publique

Le 13 novembre 2015, comme beaucoup d’autres Français, Laura Saint-Denis apprend que des proches sont pris pour cible par les terroristes qui tirent sur les terrasses parisiennes. Depuis Toulouse, elle se sent impuissante. « Je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose », se souvient-elle. Elle choisit alors de passer le concours de la police municipale. Aujourd’hui maître-chien dans une brigade de nuit en Bourgogne, la jeune femme, récemment passée monitrice en maniement des armes, revient sur son parcours pour La Gazette.

Pourquoi avoir choisi la police municipale ?

Il y a 5 ans, les réseaux sociaux n’étaient pas aussi développés qu’aujourd’hui et on n’avait pas autant d’information sur les différents métiers. J’aurai pu m’engager dans la police nationale ou la gendarmerie mais j’ai choisi la police municipale car c’est une police couteau-suisse. En PM, il faut savoir absolument tout faire. Il faut savoir gérer la police administrative et judiciaire qui sont deux matières très complémentaires. On se retrouve aussi confronté à une diversité d’interventions, du conflit de voisinage à la gestion d’une personne qui connaît des difficultés psychologiques, jusqu’aux rixes avec armes blanche… C’est un univers qui m’intéresse, qui m’attire et pour lequel je suis heureuse de me lever tous les jours pour aller travailler.

Quel a été la réaction de votre entourage à l’annonce de votre engagement dans la PM ?

Je me suis émancipée du cocon familial très jeune, par envie. J’ai l’âme d’une aventurière, je suis très autonome. J’ai un parcours sportif très fourni (sport-études avec le Toulouse football club, sélections en équipe nationale de futsal et championne d’Europe avec Toulouse métropole futsal club), le goût de l’effort. Tout cela je le dois à mes parents. Ils sont donc très fiers de ce que j’ai accompli.

Avez-vous rencontré des difficultés ?

J’ai fait du foot dès le plus jeune âge donc les équipes de garçon, je connais. Je n’ai jamais eu aucun souci d’acceptation dans un milieu masculin. Au contraire, j’y suis comme un poisson dans l’eau. La principale difficulté a plutôt été géographique. Un poste très intéressant se présentait en Bourgogne et pour ça, j’ai dû quitter ma région natale. Mais trois ans plus tard j’ai rempli tous mes objectifs et j’en ai même des nouveaux. Pour moi ce déménagement est une réussite.

Comment définissez-vous votre rôle au quotidien ?

En tant que maître-chien, j’ai pour mission de sécuriser mes collègues en intervention. Et depuis peu je suis aussi monitrice en maniement des armes. Là aussi j’accompagne mes collègues, via la préhension et l’utilisation de l’un de leur outil de travail. A chaque fois, je prends mes missions à cœur, pour travailler en sécurité, et c’est ce que j’essaie d’inculquer autour de moi.

Plus globalement, le rôle d’un policier municipal est selon moi de maintenir et de garantir la paix sociale, de répondre aux doléances des administrés, de les rassurer, et de permettre qu’ils se sentent en sécurité, que ce soit chez eux ou dans la rue.

Quel regard portez-vous sur votre parcours ?

Le changement de voie opéré il y a sept ans maintenant a absolument répondu à mes attentes. En PM je coche toutes les cases : travail d’équipe, préparation physique et goût de l’effort, du dépassement de soi, de la rigueur, contact avec la population et notamment les jeunes. Je suis rentrée dans la PM pour une raison précise et je ne pensais pas, en passant le concours, que je serais passionnée à ce point-là.