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Action sociale : les annonces du président du Nord n'apaisent pas

Publié le lundi 12 novembre 2018 , www.lagazettedescommunes.com

Le président du conseil départemental du Nord, Jean-René Lecerf (div droite), a répondu le 7 novembre 2018 dans une " lettre ouverte aux agents départementaux " à ceux des unités territoriales de prévention et d'action sociale (UTPAS) qui sont fortement mobilisés depuis début octobre. Ses annonces en matière de ressources humaines apparaissent insuffisantes au syndicat Sud, majoritaire dans ce secteur.

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Domaine public

En réponse au mouvement de revendication qui se développe au sein des UTPAS du département du Nord depuis début octobre, et qui porte à la fois sur les ressources humaines et les difficultés des agents à pouvoir exercer correctement la protection des enfants, le président du conseil départemental, Jean-René Lecerf, a présenté mercredi 7 novembre dans une lettre ouverte plusieurs mesures, notamment en matière de RH. Comme il l’avait évoqué en octobre, il propose de déprécariser la situation de certains agents. Cette mesure concerne les agents de la direction de la Solidarité qui auront cumulé 24 mois de CDD ou plus au 30 juin 2018, soit 28 personnes cette année. Une mesure destinée à être appliquée chaque année.

24 mois de CDD

Olivier Treneul, travailleur social, est l’un des porte-parole du syndicat Sud, majoritaire sur le secteur social et médico-social du Département et sollicité début octobre par des agents mécontents des UTPAS du secteur de Roubaix-Tourcoing. Il interroge le choix de deux ans de CDD comme condition de la stagiairisation des personnels de catégorie C : elle écartera selon lui de cette déprécarisation les agents en contrat d’avenir depuis plusieurs années et passés en CDD récemment. « La loi permet de stagiairiser et donc de sécuriser les agents employés sous toute forme de contrat. Alors pourquoi maintenir des agents dans la précarité ? », s’interroge Olivier Treneul. Selon lui, il s’agit d’une « décision hors sol qui ne tient pas compte de ce que vivent les équipes sur le terrain ». « Certaines, ajoute-t-il, fonctionnent parfois avec 80% de contractuels » en CDD d’un ou trois mois, ce qui « crée une insécurité pour les personnes concernées mais aussi pour les équipes ». La décision d’octroyer des contrats de trois ans aux contractuels de catégorie A ou B, qu’il estime positive, est assombrie selon le syndicaliste par le fait que le nombre de personnes concernées n’est pas communiqué.

40 recrutements

Pour « redonner de l’oxygène dans des équipes parfois sous tension », le conseil départemental va « redéployer une quinzaine d’agents volants ». Jean-René Lecerf a par ailleurs promis d’ouvrir au recrutement externe 40 postes qui n’ont pas « trouvé preneur à l’interne », dont 16 pour direction territoriale de Roubaix-Tourcoing, « où le turn over est important », note-t-il dans sa lettre. Ces postes concernent 17 travailleurs sociaux « enfance », 12 travailleurs médico-sociaux, six postes d’assistants sociaux du service social départemental, quatre de gestionnaires au sein des pôles et un cadre. Il ne s’agit pas de création de postes supplémentaires, insiste Olivier Treneul, critique sur la formulation de la mesure. Et sur sa dimension : il estime que la direction territoriale de Roubaix-Tourcoing compte à elle seule 70 postes vacants et 10 postes supprimés par redéploiement.

Ces mesures concernant les ressources humaines correspondent à un « effort de 3,4 millions d’euros supplémentaires » pour 2019, indique Jean-René Lecerf dans sa lettre. Elles sont assorties d’engagements concernant les conditions matérielles de travail (travaux dans certaines UTPAS, remontée des « irritants et difficultés du quotidien »), et d’assurances que de nouvelles places d’accueil d’enfants en danger seront disponibles prochainement.

Mais ces annonces n’ont pas suffi à apaiser les tensions sociales. Le président du CD propose de poursuivre le dialogue social le 7 décembre, le lendemain des élections syndicales. Le syndicat Sud « exige l’ouverture de négociations » ce jour-là, indique Olivier Treneul. D’ici là et après, ajoute-t-il, de nouvelles actions de protestation seront organisées.