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Absentéisme dans les collectivités : " le management est la pierre angulaire "

Publié le mardi 13 novembre 2018 , www.lagazettedescommunes.com

Dans son panorama 2018, " Collectivités territoriales, qualité de vie au travail et santé des agents ", publié le 13 novembre, le courtier en assurance Sofaxis met en avant les liens entre conditions de travail et performance organisationnelle durable. Un sujet sur lequel les collectivités doivent encore plancher puisque pour 41% des agents, le taux de satisfaction a baissé sur les six mois qui ont précédés l'enquête. Le taux d'absentéisme, lui, a progressé de 3% en 2017.

visuel Absentéisme dans les collectivités :
AdobeStock

 « Concilier les notions de performance et de productivité d’une part, de santé physique et psychologique d’autre part, constitue un défi ambitieux, indispensable et accessible pour le secteur public local », affirme Sofaxis dans son panorama publié le 13 novembre 2018.

Pour le courtier en assurance, la qualité de vie au travail (QVT) et la santé des agents constituent, en effet, des conditions essentielles à une performance organisationnelle durable. « Le management est la pierre angulaire : il peut être source d’absentéisme mais aussi solution à ces absences », souligne Pierre Souchon, son directeur du département ingénierie services.

Pressions psychologiques et peur au travail

Ainsi, le panorama met en avant les principaux facteurs impactant à la fois le nombre d’agents absents (exposition) et le nombre d’absences (fréquence). Dans les deux cas, ils sont liés à des pressions psychologiques, la peur au travail ou des tensions. « Plus on est dans la valeur ajoutée produite et dans l’utilité de son travail, moins les agents sont absents », résume Vincent Lelong, directeur général de Sofaxis.

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Perspectives d’emploi et reconnaissance

Pour la gravité, c’est à dire le nombre de jours d’arrêt, outre les pressions psychologiques, ce sont les perspectives d’emploi ainsi que le soutien et la reconnaissance des pairs, de la hiérarchie et des usagers qui sont en première ligne.

« Connaître la nature du travail à accomplir semble garantir une certaine stabilité dans la survenance d’absences ; à l’inverse, l’incertitude constante des agents sur leur situation d’emploi génère des absences. Dans la conjoncture actuelle de changement, cette stabilité revêt d’autant plus d’importance pour les agents », indique l’étude.

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Selon Sofaxis, s’agissant des douleurs au travail, nombreux sont les territoriaux à déclarer qu’ils les ressentent de manière plus importante dans des situations où le cadre de travail n’est pas clair, ou bien lorsque le management est considéré comme déficient.

« En revanche, la charge, le rythme et l’intensité du travail, ne semblent pas avoir d’influence significative sur les absences pour raison de santé. Une charge de travail importante aura ainsi moins d’impact sur les absences que le soutien dont l’agent bénéficie pour y faire face », souligne le panorama. On voit donc encore ici le rôle prépondérant des managers.

51% des territoriaux satisfaits de leur QVT

Seuls 13% des agents travaillant en collectivité se disent insatisfaits de leur qualité de vie au travail. Les territoriaux apprécient avant tout l’autonomie dans l’exercice de leur fonction et de pouvoir prendre des initiatives. Mais près de un sur deux regrette le manque de créativité de leur poste, et deux sur trois estiment que les règles qui régissent leur activité ne sont pas toujours très justes.

Un agent sur deux estime avoir une charge de travail excessive et sept sur dix un rythme de travail élevé et intense. Mais, points positifs : 88% jugent que leur travail est utile, et 74% se déclarent capables de gérer les situations difficiles.

Cependant plus de 40% des agents estiment que leur niveau de satisfaction a baissé au cours des six mois précédents l’enquête.

« Cette dégradation s’explique par la perception d’un déficit de communication et la crainte de l’avenir engendrée par les transformations du monde territorial. Ce n’est ainsi pas uniquement la pénibilité des tâches conjuguée au vieillissement global des acteurs qui entre en jeu, mais bien le ressenti d’un manque de vision, de reconnaissance ou de perte de sens. Autant de composantes émotionnelles qu’il est important de prendre en compte pour assurer un engagement durable des personnels, facteur clé de succès pour les transformations actuellement en cours », analyse Sofaxis.

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L’absentéisme en hausse de 3%

En 2017, selon Sofaxis, 45 % des agents ont été absents au moins une fois dans l’année. L’absentéisme, lui, a continué d’augmenter pour atteindre 9,8% toutes natures d’absences confondues (9,2% hors congés de maternité et paternité). Il a progressé de 33% en 10 ans. La maladie ordinaire représente toujours près de la moitié de ce taux. Plus de 8 arrêts sur 10 lui sont imputables ainsi que trois quart des agents absents.

Au global, la gravité des arrêts (durée moyenne de l’arrêt) a progressé de 15% en dix ans, à 39 jours en 2017. Pour les accidents du travail, cette gravité a fortement augmenté en 2017, avec 5 jours supplémentaires, « principalement à cause des maladies professionnelles et des inaptitudes », précise Pierre Souchon.

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Sofaxis estime le coût employeur de cet absentéisme à 2 112 euros en moyenne par agent titulaire (2099 euros en 2016). Mais le coût diffère beaucoup en fonction du type d’absence.

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Pas forcément plus d’absentéisme que dans le privé

Pour la première fois dans son panorama, Sofaxis tente de donner des éléments de comparaison entre secteur public et secteur privé, même si la nature des métiers exercés et le décompte des absences sont souvent différents.

« Plusieurs études récentes en témoignent, la gravité des absences au travail pour raison de santé progresse un peu plus chaque année, quel que soit le secteur d’activité considéré », explique l’étude. Et de citer le coût des arrêts de travail en hausse de 4,6 % sur douze mois dans le régime général (une croissance de 13% en quatre ans). Il cite également le baromètre de l’absentéisme de Ayming de septembre 2018, selon qui le taux d’absentéisme a progressé en deux ans de 4% dans le privé contre 5 % dans le secteur public territorial selon ses propres chiffres.